Notre conception de l’Art Sacré

L’ORIGINE

Au IVème siècle de notre ère, Saint Augustin d’Hippone écrivait que « Pour connaître le Créateur, nous disposons de deux livres. Le premier, c’est le livre de la Révélation qui est constitué de l’Ancien et du Nouveau Testament. L’autre livre, c’est la Création elle-même. Ce livre de l’Univers,
de la nature, nous parle de son Auteur ».

Si la science nous permet de déchiffrer le livre de la Création comme l’exégèse de comprendre celui de la Révélation et d’en apprendre ainsi sur l’Auteur de l’Univers, et ainsi satisfaire sa recherche de la Vérité, il n’est pas à négliger notre quête esthétique de la Beauté qui sous ces deux aspects peut encore nous conduire au Créateur, à l’Artiste par excellence, source de toute Beauté dans l’Univers.

C’est donc à l’art, et qui plus est l’art religieux, qu’il revient de frayer pour nous ce chemin qui nous emmène à la contemplation de la Beauté contenue dans ces deux livres, signe palpable de l’existence de l’Artiste originel auquel les artistes ne font que collaborer à l’œuvre créatrice.
C’est de cette pensée qu’est venue le projet APOCALYPSE, accompagné d’un désir de renouveler l’iconographie chrétienne dans une esthétique contemporaine, tout comme les artistes médiévaux avaient à cœur de créer des œuvres originales et personnelles, bien plutôt que d’imiter des formes très standardisées comme à l’Antiquité ou à partir de la Renaissance et qui perdurent encore dans les représentations religieuses traditionnelles.

Dans cette dynamique proprement chrétienne et qui aujourd’hui rejoint en bien des aspects la démarche artistique contemporaine, nous avons développé notre projet en alliant nos savoirs-faire, ceux de deux graphistes passionnés d’impression, d’un ébéniste épris de philosophie. Traitant le thème de l’Apocalypse, le dernier livre de la Bible et qui étymologiquement signifie « Révélation », nous avons créé des icônes en bois, plaquées d’essences précieuses puis sérigraphiées à la main, dans le respect de ces deux techniques ancestrales jamais alors réunies dans ce cadre afin d’opérer justement une « Révélation ».

L’intention fût alors de « révéler » à la fois la beauté des tranches de bois, cachées à l’origine dans les troncs de grands arbres, qui ici servent de support à l’œuvre, les mettant ainsi en valeur et dialoguant avec la beauté de l’imagerie révélée à Saint Jean qu’il dépeint dans l’écriture du livre de l’Apocalypse. Nous avons voulu le traduire dans un style contemporain en tâchant de retranscrire le texte le plus fidèlement possible, de sorte à laisser le spectateur libre de son interprétation en tenant à la fois le texte et l’œuvre sous les yeux.